Réécriture de soi chez les Ekang
entre savoir mémoriel et valeur identitaire du m’mouat (costume)
DOI:
https://doi.org/10.52426/rau.v13i2.387Palavras-chave:
Ekang, avoir mémoriel, valeur identitaire, m’mouat, agentivitéResumo
À l’aune des divers débats autour de l’émergence du continent africain, le problème des identités requiert une attention spécifique et nécessite une véritable remise sur la sellette des discours sur l’authenticité. Réfuter son identité est-il seulement possible? S’il est vrai que l’identité vestimentaire africaine a subi un certain effacement dont la cause est à n’en pas douter l’agentivité imposée par la colonisation, le m’mouat (costume) chez les Ekang du Cameroun connait une résurgence plus de 60 ans après les indépendances. Dans un contexte de réécriture de soi et d’espérance noire, étudier le m’mouat sans tenir compte de son contexte qui, généralement conditionne sa création/production, sa contemplation et sa consommation est une chose inexécutable. Au Cameroun, notamment en région forestière, le milieu a conditionné les types d’activités pouvant être organisés. J. Gibson (1979) parlera de ces possibilités en invoquant la théorie de l’affordance selon laquelle l’humain se sert des invites de son milieu pour un usage immédiat ou les transformer en artefacts. Fondement de la mémoire du peuple Ekang, le m’mouat à travers ses variations, permet de déchiffrer le passé, mais également d’appréhender le présent et à envisager le futur. Dans son processus de création, dans sa matérialité, mais encore dans ses symboliques, le m’mouat reflète les valeurs, les croyances, les aspirations et les besoins des peuples qui les ont produits. Il se dégage alors la volonté d’un renouvellement des Ekang, au truchement du m’mouat, non pas comme les réminiscences d’un passé glorieux “regretté”, mais davantage comme la reconstruction d’un savoir mémoriel “résiduel” et des valeurs identitaires.
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